CE QU’ON FAIT



DESCRIPTION

Le 190 n’a d’autre ambition que de faire baisser l’épidémie de VIH/sida au moyen de la santé sexuelle dans les populations les plus exposées, en particulier les hommes homosexuels et bisexuels auprès de qui nous avons développé une expertise unique. Ce but nous amène à faire une série de propositions qui vont bien au-delà de ce qu’on appelle habituellement la « prévention ». Lutter contre le VIH, par exemple, c’est d’abord prendre soin, le mieux et le plus tôt possible, de ceux qui vivent avec le VIH ;

c’est admettre que la prévention classique (utiliser des préservatifs à chaque fois que nécessaire), ça ne fonctionne pas toujours chez tout le monde, qu’il y a d’autres éléments qui entrent dans les facteurs d’expositions au VIH : les IST, les troubles sexuels, les drogues etc. Depuis son ouverture, le 190 n’a pas cessé d’adapter, presque au jour le jour, son offre de soins à l’évolution des pratiques et de l’environnement sexuel de son public. Parce que, ce qui fait le risque, ce n’est pas seulement ce que chacun fait ; c’est avant tout l’environnement dans lequel il se trouve.

20-part
serope-2
serope-3
serop-4

Suivi VIH


ce-que-on-fait

Le 190 est un lieu de prise en charge de l’infection par le VIH à part entière et entièrement à part. Nous ne sommes pas à l’hôpital, il n’y a pas de blouses blanches, il y a d’autres gens qui viennent pour autre chose (pour du dépistage, de la PrEP, des séronégatifs, d’autres séropos, personne ne sait qui est qui), tout se fait comme dans la vraie vie et la sexualité est au cœur de la prise en charge. Pas question de « banaliser ». Nous savons que vivre avec le VIH ce n’est pas si simple, mais aussi qu’il vaut mieux continuer à vivre. Toute découverte de séropositivité est pour nous une urgence, non pas qu’on soit en danger de mort, mais parce qu’on ne doit pas rester à se poser des questions sur sa santé et son avenir. Parce qu’il faut qu’une équipe puisse proposer un accompagnement, un suivi, un traitement, quitte à dire qu’on n’en a pas besoin.

Le 190 soutient le principe du traitement universel et immédiat de l’infection par le VIH, parce que cela change le pronostic de la maladie pour celui qui est concerné, et parce que cela libère de la peur de la transmission. Le traitement empêche une personne séropositive de transmettre le VIH (c’est ce qu’on appelle le TASP ou traitement comme prévention) et lui permet de reprendre le cours de sa vie sans se vivre comme quelqu’un de dévalorisé. De l’accueil aux médecins les plus spécialisés exerçant aussi pour la plupart en milieu hospitalier, toute l’équipe est formée à cette éthique et à cette conception de l’accompagnement.




Dépistage


ce-que-on-fait

Qu’il s’agisse du VIH ou des IST (Infections Sexuellement Transmissibles, MST comme on disait avant), elles sont le plus souvent invisibles (sinon, on ne les attraperait pas et on ne les transmettrait pas). Le 190 a été pionnier dans la mise au point de techniques de dépistage adaptées aux sexualités généreuses et exploratoires, et n’a fait qu’adapter ses techniques à l’évolution des pratiques et des différentes épidémies. Un check-up (nous appelons ça un « contrôle technique ») des IST au 190, c’est la certitude de bénéficier d’un dépistage des IST vraiment adapté à sa sexualité, même si celle-ci n’est pas celle de tout le monde. A ces fins, nous proposons des prélèvements locaux sur 3 sites : gorge, urines et rectal. Cela peut amener à se retrouver parfois dans une position gênante… Mais c’est pour la bonne cause. Par contre, ça ne fait pas mal. Et cela permet de mettre à jour les vaccins nécessaires (combien savent qu’il y a par exemple des vaccins spécifiquement recommandés pour les gays ?)




PrEP


ce-que-on-fait

La prévention ne s’écrit plus au singulier, on parle alors de prévention diversifiée ou combinée. Le « tout capote » a été la règle tant qu’il n’y avait pas d’autre alternative et a permis de contenir l’épidémie de VIH/sida sans toutefois la faire diminuer significativement, du moins chez les gays. Sans l’amélioration du dépistage, des traitements et le blocage de la transmission par les traitements, il est probable que les contaminations auraient même augmenté.

La PrEP, c’est une technique de prévention qui consiste à prendre un traitement anti-VIH avant une situation où l’on va, peut-être, être en contact avec le VIH.

Le 190 est actuellement le second centre de PrEP en France en termes d’activité, alors qu’il n’est qu’une toute petite structure. C’est dire combien nous nous sommes investis dans cette stratégie depuis 2 ans, et combien, au vu des résultats observés, nous pensons avoir fait le bon choix.

La PrEP, ce n’est pas un libre-service, mais il ne faut pas non plus franchir une série d’épreuves pour y accéder. Il faut d’abord en discuter avec quelqu’un qui a l’habitude (nous avons l’habitude), sans idéologie, avec pragmatisme et dans une seule optique : rester séronégatif. Tout le reste se discute.




Psy/Addictologie/Sexologie


ce-que-on-fait

Séronégatif, séropositif, sérodubitatif, nous avons une sexualité, même insatisfaisante. Il n’y a pas de sexualité normale ou anormale (en dehors de ce fixe la loi). Il y a souffrance ou pas, frustration ou pas, difficultés ou pas, interrogations, mise en danger, etc. Indépendamment de ce qui touche aux maladies, chacun d’entre nous peut être amené à s’interroger sur la manière dont il vit sa sexualité, sur la façon dont il se sent en accord avec sa vie sexuelle. Certains d’entre nous ont également des dysfonctions sexuelles (éjaculation rapide, troubles de l’orgasme, douleurs, troubles de l’érection…) dont ils n’ont jamais parlé et auxquelles ils se sont adaptés comme ils pouvaient sans forcément y trouver leur compte.

Et comment passer sous silence l’évolution majeure de la sexualité induite par le développement du sexe sous produits psychotropes (chemsex), qui dépasse largement la question du slam (injection), et revisite complètement l’organisation de la sexualité entre le clubbing, les parties privées, les pratiques, l’organisation sociale entre les applications, la gestion des descente, la mutation de l’environnement social de chacun. Le 190 a mis en place la première consultation d’addictologie dédiée au chemsex et reste la structure de référence dans ce domaine.