Davy LEVASSEUR (infirmier)

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  • Depuis quand exerces tu au 190?

Je suis au 190 depuis 2013, d’abord en vacations puis en CDI a temps partiel.

  • Quel était ton parcours professionnel avant le 190?

J’ai obtenu mon diplôme d’Etat Infirmier en 1998 en orientant mon cursus sur la psychiatrie.
Ma passion pour les voyages et mon envie de découvrir différentes cultures m’ont permis de pratiquer mon métier (ou d’autres professions, qui n’avaient rien a voir avec la santé par ailleurs) dans les endroits et les conditions les plus improbables.
Ainsi entre 1998 et 2011, je suis parti à l’aventure (en convoyage de bateau s’il vous plait !) et j’ai enchaîné de nombreuses missions lorsque j’étais de retour en France ou lorsque je trouvais des opportunités sur place :

  • rapatriement sanitaire pour des assurances.
  • Paramédic pour des compagnies américaines sur des plateformes pétrolières, mines d’aluminium etc.

Médecins Du Monde au Libéria en période de post conflit armé ou je supervisais la gestion de clinique supporté par MDM.

  • Samu Social, Aide sociale a l’enfance.
  • gestion d’un dispensaire dans un petit village de Macapa au Brésil , Cayenne (où se trouvait au même moment et dans le même hôpital un certain Dr Michel OHAYON…)

Lors de ces différentes missions j’ai pu aller au delà de mes fonctions initiales en étant amené à former les populations locales aux soins.
Puis en 2011, j’ai décidé de me poser un peu à Paris ; un peu lassé d’avoir traversé les continents et souhaitant trouver une stabilité sociale et professionnelle. Je suis infirmier libéral en ville depuis ; en parallèle avec le 190.

  • Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre le 190 ?

Tout a commencé par un pur hasard ! C’est en venant faire une consultation au 190 que j’ai découvert cet endroit atypique.
Ayant passé plus de 10 ans à voyager dans le monde, je n’ai jamais fait partie du milieu gay parisien et j’ignorais le concept de centre santé sexuelle/communautaire.
Mais en parlant avec Marc Fremondière et Michel Ohayon, je me suis vite senti à l’aise dans cet environnement et lorsqu’on m’a proposé de faire des vacations je n’ai pas hésité.
6 mois plus tard est venue la question du CDI.
En tant qu’électron libre et assez solitaire j’étais assez réfractaire à l’idée de signer un CDI et d’intégrer une équipe (ce qui était pour moi une nouveauté anxiogène)
Mais je me suis dit « allez on tente l’aventure et au pire dans un an je reprends ma liberté ».
4 ans plus tard je suis toujours là, un peu ronchon parfois mais toujours la 😉

  • Qu’aimerais tu pouvoir développer au 190 ?

Notre but à toutes et tous est bien sur de mettre fin à l’épidémie du VIH et pour cela il y a différents moyens comme la PrEP, le TASP ou la capote.
Mais moi il y a un outil que j’aimerais beaucoup développer c’est l’accès universel aux autotests en s’appuyant sur le réseau amical et/ou sexuel de nos usagers afin que personne n’ignore son statut sérologique. Je comprends que c’est parfois difficile de pousser une porte pour faire un test lorsqu’on ne s’est pas fait dépister depuis longtemps. J’imagine qu’une fois qu’on est rassure sur son statut il sera, alors, plus facile de se faire dépister plus régulièrement.
Je me dis que c’est un moyen efficace d’atteindre ceux qui ne viennent pas se faire dépister (les fameux 25 000 séropositifs qui ignorent leur statut) et surtout qu’ils puissent s’approprier ce nouvel outil, l’utiliser quand ils se sentent prêts et nous solliciter s’ils ont besoin d’un accompagnement.

  • Un mot de la fin pour les abonnés de la page du 190?

Une vie sexuelle épanouie n’est pas incompatible avec une bonne santé.
Prendre soin de son capital santé n’est pas synonyme d’une sexualité ennuyeuse
Si vous avez des doutes ou des questions, venez nous voir pour qu’on vous aide à élaborer des stratégies de réductions des risques.

En résumé : Éclatez-vous au pieu ou ailleurs tout en vous préservant ! c’est possible !